Jacques Scherer, fondateur de l’IRET
Jacques Scherer fondateur de l’Institut d’études théâtrales à la Sorbonne

par Colette Scherer

Jacques Scherer a consacré la plus grande partie de sa vie aux études théâtrales. Depuis son élection, en 1954, à la chaire de littérature française de la Sorbonne –transformée en chaire d’histoire et technique du théâtre français en 1956 –, jusqu’à sa mort en 1997, il a travaillé à faire connaître dans le monde entier sa conception des études théâtrales, par ses écrits d’abord, par son enseignement en Sorbonne, puis à Paris 3, à l’Université d’Oxford et dans plusieurs universités américaines, et par ses conférences dans de nombreux pays.

Cette conception reposait d’abord sur une ouverture très large et multiple aux théâtres du monde entier, attestée dans l’orientation pluridisciplinaire donnée à l’Institut d’études théâtrales avant même sa création, comme l’indique, dès 1958, l’affiche de coordination des cours sur le théâtre proposée aux étudiants. Ses publications personnelles, évoquées dans la dernière partie de cet article, témoignent de cette ouverture. L’autre aspect marquant de son projet était la place accordée au travail des praticiens et des techniciens du théâtre. Ses premières recherches sur le théâtre classique montraient l’intérêt qu’il portait à la scène et aux conditions matérielles de la représentation, comme l’atteste son livre La Dramaturgie classique en France.

À partir de 1962, Jacques Scherer propose aux étudiants de l’IET, non pas l’étude de textes dramatiques, comme on le faisait en littérature française, mais des cours d’analyse scénique, d’esthétique de la représentation théâtrale, d’histoire du théâtre et de la mise en scène, et fait appel à des professionnels pour des cours de pratique théâtrale. Enfin, il propose une méthode de recherche fondée sur l’étude des structures.

Avec l’aide de l’équipe dont il s’entoure et notamment de Bernard Dort, il ouvre un nouveau champ de recherches spécifique toujours à l’œuvre à l’Institut d’études théâtrales d’aujourd’hui.

 Jacques et Colette Scherer