Ce nouveau programme porte sur « le théâtre à l’ère de la reproductibilité technique », et les réponses apportées par la scène aux défis multiples posées par cette dernière.
Études Théâtrales et études visuelles
Peu, voire pas représentée frontalement sur le plan national, la problématique recoupe en revanche plusieurs axes structurants de notre équipe (Poétique de la scène moderne et contemporaine/ Théorie et histoire du théâtre/ Recherches sur les revues de théâtre/ Scènes et altérité). Il s’agit donc d’aborder transversalement la question du regard théâtral, la manière dont il est informé par d’autres pratiques modernes ou contemporaines, et la manière dont, en retour, il participe de l’évolution des autres pratiques artistiques, et, au-delà, de certaines pratiques sociales, politiques, voire technologiques. Après un premier colloque international qui s’est tenu à Paris en avril 2015, un second colloque a permis, en mai 2018, à Lyon, et en partenariat avec l’ENSATT, le Théâtre Nouvelle Génération, et le Musée des Confluences, d’explorer la question de « l’œil immersif ». Le volume consacré à cette même question, paru dans la revue Etudes théâtrales à l’automne 2021 (n°69-70) fait donc dyptique avec celui intitulé L’Œil et le théâtre paru précédemment dans la même revue (n°65).
Etudes théâtrales, n°69-70 : « L’œil immersif. Devenirs du regard dans les pratiques immersives de tournant des XXe et XXIe siècles au théâtre »
Sous la direction de Florence Baillet, Mireille Losco-Lena, Arnaud Rykner
Louvain-la-Neuve (Belgique), Academia, 2021
EAN 9782806106155
194 pages
Prix : 25EUR.
L’œil immersif
Partenariats : Théâtre de l’Odéon, Maison Heine, Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre, CEREG (EA 4223), « Passages XX-XXI » (Lyon 2). Théâtre Jeune Génération, Musée des Confluences.
Un second volet de ce programme abordant les études théâtrales par le biais des études visuelles a donné lieu à un projet IUF (A. Rykner), intitulé de 217 à 2022, Théâtre et photographie en France et dans le contexte européen. Echanges, frictions, transferts et dispositifs intermédiaux (XIXe-XXe siècles), qui s’est prolongé et élargi depuis de 2022 à un questionnement plus général sur Le Théâtre à l’ère de la reproductibilité technique. Enjeux théoriques et pratiques d’une révolution. 1890-2020. Centré d’abord sur la question du « photographique » au théâtre (photographie de théâtre, mais aussi relations entre dramaturgie, mise en scène et photographie), ce programme prend notamment appui sur les collections photographiques de la Théâtrothèque Gaston Baty, et sur celles des grandes institutions françaises (BnF, Monuments nationaux, Médiathèque du patrimoine, BHVP, Société française de photographie, Musée d’Orsay, Musée Carnavalet, etc.). Il s’est proposé initialement d’interroger les liens entre théâtre et photographie, dans une perspective théorique forte, tout en s’appuyant sur des analyses d’œuvres et de documents iconographiques parfois mal connus, issus pour l’essentiel d’un corpus français du XIXe et du début du XXe siècles, en tenant compte du contexte des échanges européens de l’époque, mais aussi du fort lien existant entre cette période et la période contemporaine (à travers leur rapport au corps et à l’image). Le va et vient, le dialogue, voire les transferts entre les deux formes d’art et de media sont considérés à partir d’une interrogation d’une part sur la pratique du portrait photographique d’acteur, d’autre part sur la manière dont écriture dramatique et écriture scénique mettent en jeu des modèles et un imaginaire qu’on aurait pu croire purement photographiques (le travail de Meyerhold comme celui de Brecht voire celui d’Artaud, notamment, ont ainsi déjà pu être abordés sous un tel angle, dans une première préfiguration de ce programme). Trois collectifs ont été réalisés dans le cadre de ce projet (Registres, n°20 et Revue d’Histoire du théâtre, n°283 et 284). En 2024 paraîtra, aux Editions d’art Cohen&Cohen, une monographie richement illustrée qui voudrait être un ouvrage de référence sur la question.
Plus généralement, la question des modalités de réponse du théâtre aux défis de la reproductibilité technique, dans une perspective benjaminienne, fait l’objet d’une enquête qui donnera lieu à plusieurs manifestations scientifiques et publications, parfois en lien étroit avec d’autres problématiques de l’équipe. Elle nourrira par exemple le « chantier Serreau » (Jean-Marie Serreau ayant lui-même multiplié les dispositifs de projections d’images), mais aussi diverses collaborations comme la journée d’études du 29 mars 2024 (MDR de la Sorbonne nouvelle ; partenariat IRET/IRCAV) consacré à la photographie au prisme du métier de photographe, et en particulier à la professionnalisation de la photographie de théâtre, dans sa relation avec les impératifs techniques des deux pratiques (photographique et théâtrale).
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