L’Institut de Recherche en Études Théâtrales
présente le 4e volet du Chantier Serreau – Nouvelles Humanités
Jean-Marie Serreau et le théâtre de l’Odéon
Rendez-vous avec l’histoire :
avant-garde et engagement politique
17 novembre 2023
Odéon – Théâtre de l’Europe
Place de l’Odéon, Paris 6e
Salon Roger Blin
Responsabilité scientifique : Sylvie Chalaye et Romain Fohr
Georges Banu in memoriam
« ll existe un plaisir supérieur qui consiste à montrer sur scène des images vivantes d’une société en transformation, images qui parfois aident cette société à se délivrer d’elle-même »
(Jean-Marie Serreau, extrait du programme Le théâtre nouveau, 1961)
Projet d’établissement dont l’ambition est d’analyser et comprendre l’émergence des « nouvelles humanités » à l’origine de la Sorbonne Nouvelle à travers la trajectoire de la comète Jean-Marie Serreau et la constellation artistique qui l’accompagne, le chantier-Serreau nous convie pour ce 4e volet à une nouvelle étape du voyage. Après la Tempête, la Comédie-Française et le Cloître Saint-Louis en Avignon, nous voilà aujourd’hui au Théâtre de l’Odéon, où à l’orée des années1960 s’affirme un tournant théâtral esthétique et philosophique décisif. Dans la toute proche Sorbonne, où Jean-Marie Serreau vient donner une conférence en 1959, voit alors le jour, sous l’impulsion du professeur Jacques Scherer, une nouvelle façon d’étudier le théâtre en convoquant la scène, le son, la technique, la scénographie et les images photographiques, autrement dit les fonds baptismaux de ce qui deviendra l’Institut d’Études Théâtrales.
Du festival « Théâtre Nouveau » en 1961 avec Genet, Ionesco et Beckett à la programmation de Drôle de Baraque de l’Africaine-Américaine Adrienne Kennedy en 1968 en passant par La tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire en 1966, Jean-Marie Serreau n’a eu de cesse de créer l’événement au Théâtre de l’Odéon que dirigeait alors Jean-Louis Barrault. Avec En attendant Godot puis Comédie de Beckett, Les Bonnes de Genet et Amédée ou comment s’en débarrasser de Ionesco, il fait connaître des formes théâtrales d’un nouveau genre qu’on qualifiera bientôt de « théâtre de l’absurde », il met en lumière la négritude et le théâtre de la décolonisation avec Aimé Césaire et fait entendre une dramaturge noire américaine figure emblématique du Black Arts Movement créé à l’époque par Amiri Baraka, au moment même où commencent les premiers événements de 1968. Après « l’architecte d’un rêve théâtral » à la Tempête, « l’homme des carrefours » au Français, « le bâtisseur visionnaire » en Avignon, c’est « le metteur en scène des rendez-vous avec l’histoire », tant esthétiques que politiques que nous souhaitons convoquer.